EN TRAVERSANT LA REPUBLIQUE DE COSTA-RICA

M. SAILLARD
1906



Nous avons volontairement reproduit tel que les particularismes orthographiques et grammaticaux des textes afin d’en préserver la spécificité de l’époque…

        
            LA LIGNE DE SAN JOSÉ A PUERTO LIMON, SUR L'ATLANTIQUE, TRAVERSE DES PONTS QUI SURPLOMBENT DES PRÉCIPICES
Nous abordons au Costa-Rica par Punta Arenas. - Un mélange de races. - En route pour San José, capitale de la République. - Voies ferrées et voies peu praticables, - San José, ville d'aspect européen aux idées nord-américaines. - Une promenade dans la ville. - Un théâtre sans acteurs. - Les étrangers au Costa-Rica. - Le gouvernement, l'instruction, l'armée, la police. - Les communications.

UNE COSTARICIENNE DES  ENVIRONS DE  SAN JOSÉ

LE Guatémala et le Costa-Rica sont en quelque sorte les deux pôles de l'Amérique Centrale: le premier situé tout à fait au nord, le second à l'extrême sud. On peut dire les deux pôles, quoique nous soyons ici en plein tropique, car les deux capitales Guatémala et San José de Costa¬-Rica, placées à une altitude assez élevée, connaissent des températures très froides dans la saison d'hiver. Les deux républiques peu éloignées l'une de l'autre, mais dont les frontières ne se touchent pas, dont les habitants se connaissent à peine, sont cependant les plus développées et les plus intéressantes pour le voyageur, l'artiste ou le diplomate.
        Le Salvator est infecté de fièvre jaune, le Honduras est presque inaccessible. On tombe dans ce pays sur une barbarie voisine du Moyen âge. Quant au Nicaragua, malgré l'intérêt qu'offre son canal problématique, la chaleur y est étouffante. Nous avons visité le Guatémala et nous avons fait ici le récit de ce voyage ; il est intéressant de le comparer au Costa-Rica. 
        Le Costa-Rica possède deux fenêtres sur la mer: par l'une le regard embrasse l'Atlantique, par l'autre on a vue sur le Pacifique. Le Costa-Rica se réduit en effet à une zone de territoire très étroite, formant terrasse entre les deux mers, à mi-hauteur d'une chaîne de volcans. Mais ce plateau suspendu à plus d'un millier de mètres en moyenne, est habité par une population offrant une certaine originalité parmi les régions hispano-américaines. Elle s'est mieux fondue en un corps de nation. A certains égards Costa-Rica est le modèle des républiques de l'Amérique Centrale. Abordons le pays par le Pacifique.
        Punta Arenas, le port où l'on débarque, se trouve niché au fond d'une baie ravissante. Toute une escadre y manœuvrerait à l'aise. Des deux côtés, des chaînes de montagnes élevées viennent tremper leurs derniers contreforts dans des eaux tranquilles et presque douces, car d'impétueuses rivières se déversent dans la baie de Fonseca. Souvent une cascade écumante tombe d'une hauteur de 1000 pieds. La mer, presque tiède, regorge de poissons, tandis que deux par deux ou quelquefois seules, selon leur caractère, de larges tortues à l'épaisse carapace se laissent porter au gré des flots.
        Punta Arenas doit son nom de « Pointe de sable » à sa position. La ville est en effet située sur la dernière extrémité d'un promontoire très ensablé. On débarque très facilement, car ici la marée, arrêtée par la baie, n'a plus cette violence des ports du Salvator ou du Guatémala. Une petite jetée nous amène, sans secousse, à la ville.
        Le port de Punta Arenas est le plus important de toute la côte du Pacifique de l'Amérique Centrale. Son aspect est fort gracieux. D'énormes palmiers s'élèvent dans toutes les rues, que bordent de petites maisons généralement bâties en bois. Comme notre voyage a quelque chose d'officiel, c'est musique en tête que le Gouverneur vient nous recevoir.
        Après quelques toasts échangés, nous faisons le tour du propriétaire à travers le pays. Le climat est terriblement chaud à Punta Arenas et c'est presque un problème que d'y passer l'année d'un bout à l'autre. La banane et le crocodile trouvent là une température qui leur donne une vigueur et une force extraordinaires, mais qui affaiblit les habitants à un point extrême.         De nombreux Chinois se tiennent à la porte des boutiques. Toute la côte du Pacifique, de San-Francisco à Valparaiso, est d'ailleurs infestée de citoyens du Céleste Empire. Cuisiniers, tailleurs, cordonniers, mais surtout blanchisseurs, ils font une concurrence presque toujours victorieuse, non seulement aux natifs du pays, mais même aux étrangers. C'est la raison pour laquelle l'Amérique du Nord leur a fermé ses portes; Costa- Rica a imité cet exemple depuis peu de temps.
        Nous côtoyons aussi des nègres, des Indiens et des métis invraisemblables, mélange de tous les sangs et de toutes les couleurs. Eux seuls résistent victorieusement à la fièvre jaune et aux accès de paludisme.
        Après avoir présenté nos respects à la femme du Gouverneur, nous prenons congé des autorités. Je profite de cette visite pour remarquer combien notre langue est encore en honneur dans ces pays sud-américains. Nos nouvellistes y sont toujours en vogue, et notre littérature y tient la première place.
        Au moment où John Bull et son cousin Jonathan, tout aussi tenace et plus entreprenant, tentent d'imposer leur commerce et leur idiome dans l'Amérique Centrale, il y aurait un grand intérêt pour la France à maintenir notre langue, qui est plus populaire et plus facile à répandre. C'est à nos consuls de tenter un effort dans ce sens. Il faut louer à ce


                PUNTA ARENAS. UNE PETITE JETÉE MÈNE A LA VILLE.
point de vue M. Jarre, notre chargé d'affaires au Costa-Rica, qui, par son influence, son énergie et son tact, a su constituer le noyau d'une colonie française qui allait perdre sa nationalité.
        Un train spécial devait nous conduire de Punta Arenas à Esparleta, embranchement du futur interocéanique. Pour le moment, il s'arrête à 20 kilomètres de la côte. C'est d'ailleurs toute une aventure que la construction d'un chemin de fer sud-américain.
        Pour tous ces Etats, le chemin de fer est d'une nécessité qu'il est superflu de vouloir expliquer; il remplace la route impraticable, donne et développe la vie, régénère le pays, et l'ouvre à la civilisation. Le Costa-Rica, le Nicaragua, le
Honduras et le Guatémala ont tous leurs projets d'interocéanique.
        Dans quelques ports on entend le sifflet d'une locomotive, mais aucune ligne encore ne franchit l'espace qui sépare un océan de l'autre. Au Costa-Rica, c'est le beau-frère du Président qui a entrepris cette construction. On pensait que dans l'espace d'une année voyageurs et marchandises seraient transportés à travers l'isthme, mais il ya trois ans que l'on travaille à ce projet, et la concession vient d'être encore prorogée pour deux années. C'est une trop belle source de revenus, pour que les entrepreneurs ct autres intéressés veuillent la tarir si vite.

UN AMÉRICAIN A MONOPOLISÉ LE COMMERCE DES BANANES
        Le train spécial qui devait nous emporter à 3 heures n'est venu qu'à 7 : tout le matériel de la compagnie se composant d'une locomotive et d'un wagon, il a bien fallu pourvoir au service ordinaire, pour nous emmener ensuite.
        Enfin on part au milieu de vivats, cris et déploiements de mouchoirs. La route monte en lacets, et c'est à travers une végétation des tropiques que nous arrivons à Espateta, petite station sans intérêt. Un diner magnifique nous repose de nos fatigues: une série de toasts accompagne ce banquet digne de Pantagruel. Un bon curé but aussi à la France, « patrie de Chateaubriand et de Victor Hugo, berceau des plus nobles idées, cerveau du monde ». J'étais confus de cet éloge et je remerciai, après, ce brave abbé, de la bonne opinion qu'il avait conservée, de son voyage à notre Exposition de 1889.         Quatre heures du matin. Nous nous levons pour franchir à cheval les deux étapes, l'une de 40 kilomètres, l'autre de 22 kilomètres, qui séparent la capitale de Punta Arenas. Doit-on appeler chemin la route que nous suivons ? Que l'on se figure tantôt un bourbier glissant, tantôt un petit sentier aux cailloux rocailleux qui longe la montagne. Il est d'ailleurs impossible d'entretenir une route carrossable, au Centre de l'Amérique: de mai à octobre il pleut, ct il faut voir quelles trombes d'eau s'abattent sur le pays! Tout est traversé, emporté: chemins, ponts, voies ferrées. Chaque année on doit réparer les dégâts causés par la saison des pluies ; c'est un vrai travail de Danaïdes.
        Aussi n'entretient-on plus de routes, mais l'on construit des chemins de fer, qui résistent mieux aux intempéries. Actuellement pour voyager on se sert des petits chevaux du pays. Ce sont des poneys à l'aspect minable. Leur crinière inculte flotte au vent: jamais ils n'ont connu l'étrille ou la brosse. Dès leur arrivée au monde ils vagabondent dans la prairie; le soir, ils s'endorment où ils peuvent. Quelques pincées de maïs leur sont distribuées quand on leur demande un travail sérieux, mais bien souvent le maitre ne s'inquiète pas de leur nourriture. Malgré le peu de soins qu'on leur donne, ces petits chevaux, aux jambes fines et nerveuses, sont capables de fournir de très longues courses. Dans les passages difficiles il faut les laisser se diriger eux-mêmes, en leur abandonnant les rênes sur le cou : souvent on les voit s'arrêter, avancer un pied, tâter pour ainsi dire le terrain, reculer, et choisir une autre route. Ils ont évité un danger que vous ne soupçonniez pas. Qui n'a pas voyagé dans des conditions pareilles, a de la peine à s'imaginer la difficulté que l'on éprouve à traverser des routes semblables. Ce sont bien souvent des fondrières, où cavalier et cheval disparaissent à mi-corps, parfois des bordures étroites comme la largeur d'une gouttière, qu'il faut longer : une monture européenne vous conduirait infailliblement à la mort. Le seul défaut de ces chevaux espagnols est de trotter l'amble.
        La route qui conduit à la capitale est bordée de propriétés en général fort bien entretenues. Le voyageur au Guatémala est frappé par la vue du désordre incroyable dans lequel se trouvent champs, chemins et cultures ; ici, on a de suite l'impression que le Costa-Rica est un pays bien cultivé et intelligemment entretenu. D'ailleurs, il paraît qu'il existe dans cette république, un bon nombre de petits propriétaires qui possèdent un modeste avoir et le font rapporter. C'est encore un fait sans précédent au Guatémala, où seules les grandes « haciendas » de café sont exploitées ; l'Indien n'y possède pas, il travaille la terre d'un propriétaire quelconque.
        La route, à certains moments, est pavée de grosses pierres: elle est très fréquentée. C'était l'unique voie de communication avant la création du chemin de fer de l'Atlantique. L'attelage ordinaire que l'on rencontre se compose d'une paire de bœufs trainant une voiture légère aux roues pleines - sans doute pour empêcher la boue épaisse de couvrir les essieux.
        Un homme conduit la voiture à la manière béarnaise. Armé d'une longue gaule pointue, il dirige les bœufs, tandis qu'un sifflement quelconque les arrête ou les fait avancer. Parfois, dans les passages difficiles, le conducteur monte sur la chaussée et excite de loin son équipage, sans oser se risquer lui-même à travers cette route dangereuse. Le long de cette route l'Indien fait place à un blanc au teint basané.
        Le costume est européen. En général, les paysans marchent pieds nus, le pantalon relevé jusqu'aux genoux et la tête couverte d'un chapeau de paille de forme pointue. L'aspect général est propre.
        La route monte sans cesse: nous côtoyons la montagne. Le passage le plus beau et le plus difficile est l'ascension de l'Aguacate, qui a 3000 pieds de haut. C'est une merveille de voir les petits chevaux du pays franchir ces côtes longues et abruptes avec une patience et une adresse incroyables.
        La montée se compose de cinquante-six tournants - pas un de moins - taillés presque à pic sur le flanc de la montagne. Arrivé au sommet on aperçoit, s'étendant en une nappe immense, l'océan Pacifique, mais l'Atlantique n'apparaît point. Ce n'est pas en cet endroit qu'Alvarado, capitan d'Andalousie, a dû tomber à genoux remerciant le Tout-Puissant pour la beauté du spectacle qu'il lui était donné d'admirer. Quant à nous, simples mortels, nous avons
  
LA RUE PRINCIPALE DE SAN JOSÉ EST DOTÉE
DE L'UNIQUE VOIE DE TRAMWAY
longtemps regardé l'admirable baie, toute parsemée d'îles, qui se déroulait sous nos pieds. A plusieurs kilomètres l'on voit les steamers qui s'éloignent vers Panama ou qui reviennent des ports du nord de l'Amérique Centrale.
        Tout le paysage environnant est délicieusement vert: on Y aperçoit de beaux arbres, et, quoiqu'il n'existe point de grandes forêts au Costa-Rica, cette partie est très boisée. Malheureusement ici, comme au Mexique, comme hélas! dans toute l'Amérique Centrale, on coupe les bois avec fureur. C'est vraiment dommage, car de quelque côté que l'on se tourne, c'est, un enchantement des yeux, qui nait de la contemplation des collines vertes où les cultures diverses mettent des teintes différentes. Puis c'est une succession de descentes et de montées, où à chaque tournant tombent des cascades et s'épandent des rivières. Souvent le brouillard entoure la montagne comme d'un vaste manteau dont le soleil fait miroiter les replis. Parfois, une éclaircie s'entr'ouvre, et l'on s'imagine gravir une route sans base.

SAN JOSÉ , CAPITALE DU COSTA-RICA, DONNE L'IMPRESSION D'UN NID DE VERDURE
        On a quelquefois appelé le Costa-Rica la Suisse de l'Amérique Centrale, à cause de l'aspect pittoresque que présentent ses montagnes. C'est vaguement la Suisse ; mais ici pas de trace de neige. Des montagnes de 3000 mètres, des volcans encore en éruption, mais pas de glaciers. Quand on songe qu'à cinq heures d'ici en dessous de soi, tout est dévoré par la chaleur dans la région basse où les habitants souffrent d'un climat torride, on s'étonne de ne rencontrer aucun sanatorium établi sur ces hauteurs.
        Une descente en pente douce et continue nous amène jusqu'à Athènes, gros bourg qui forme la première halte. Nous descendons dans un hôtel qui est de beaucoup supérieur à tout ce que le Guatémala possède dans des endroits similaires. Les chambres se composent d'un mobilier des plus primitifs, mais les repas sont abondants et servis d'une manière convenable. J'ai encore le souvenir de quelques journées passées dans un hôtel de l'Antigua, ancienne capitale du Guatémala, où les garçons, avec une indifférence complète, nous servaient des plats innombrables au milieu d'une saleté repoussante. Dans cette maison, tout le monde chantait jusqu'à cinq heures du matin, sans nul égard pour ses voisins. Ici rien de pareil heureusement : on a quelque souci de l'ordre et de la propreté.
        Nous partons de bonne heure. Le chemin se poursuit uniforme en ligne droite. Une descente brusque; on aperçoit un vieux pont superbe datant des Espagnols, où mugit un torrent, puis quelques maisons blanches: c'est Alajuela, point où commence l'amorce de la voie ferrée qui conduit à la capitale. La ville possède un beau monument érigé par un Français. Il représente un soldat de ce pays qui, pareil à d'Assas, sacrifia sa vie pour empêcher la capitale de tomber entre les mains de flibustiers américains. Le fait le plus notoire de ce récit c'est que ce Costa-Ricien était un nègre ; mais après tout le courage n'est pas le monopole de la race blanche.
        Depuis le village d'Athènes jusqu'à celui d'Alajuela, nous avons rencontré de nombreux paysans conduisant des troupeaux de petits porcs noirs au marché.
        Tous ces hommes, femmes ou enfants ont la peau blanche. C'est ce qui faisait dire avec assez d'esprit au Président de la République, don Pablo Iglesias, en parlant des habitants de son pays: « Le soleil les brunit plus ou moins; mais vous ne rencontrez plus d'Indiens au Costa-Rica. » Il est juste de constater qu'ici la race blanche prédomine: non seulement les Indiens ont fui devant les Espagnols, mais même leurs rares survivants disparaissent peu à peu.
        Le train qui nous emporte vers la capitale rappelle, par ses wagons continus, ceux des États-Unis. D'ailleurs, ce sont les Américains qui sont les maîtres de toutes les voies ferrées en Amérique Centrale: au Gua¬témala, c'est Huntington, le roi de la Californie; au Costa-Rica c'est Keeth, le roi des plantations de bananes, qui construisent ct possèdent toutes les lignes. Elles n'en sont que plus confortables. Les sièges, recouverts d'une épaisse garniture de cuir jaune, sont doux et moelleux. De nombreuses glaces reflètent à l'envi nos visages fatigués et nos costumes couverts de boue.
        La voie ferrée suit une route plantée de caféiers, et sillonnée de nombreux cours d'eau à chaque détour. Nous croisons de petites stations qui me paraissent fort peuplées. Au contraire de Guatémala, qui se trouve bâtie sur un plateau nu et désolé et (lue n'entoure à 50 kilomètres à la ronde aucune, ville d'importance. San José de Costa-Rica est placée au centre de la population la plus dense de la République. Hérédia, Alajuela, Carthago, sont autant de petites villes qui forment comme un essaim d'abeilles travailleuses dont la ruche se trouve à San José. 200000 âmes peuplent ce plateau et quoique la capitale soit une petite ville de 30 000 habitants, elle est toujours animée par le mouvement des passagers qui la traversent sans cesse.
        Mais voilà la ville qui apparaît à un tournant de la voie. Une nuée de petites maisons au milieu de la verdure, et par-ci par-là quelques dûmes blancs brillant au soleil : telle se montre à nous la capitale de ce beau pays.
        San José est une petite ville coquette, bien propre, où l'eau coule à discrétion. Mme de Staël passant, un jour, en Normandie, aperçut le village de Bernay à travers le vert feuillage : « C'est un Éden de verdure », écrit-elle dans ses Mémoires. San José rappelle un pays identique. Un volcan éteint, I'Irazu, vient mourir en pente douce aux: portes de la ville, et cette vue donne seule la note grandiose à ce paysage trop européen.
        Comme toutes les capitales de l'Amérique Centrale, San José est tournée vers le Pacifique. Elle est cependant celle qui est située le plus à cheval sur les deux océans. Elle regarde deux civilisations: la Chine et l'Europe; mais tandis que Guatémala, San Salvador et le Nicaragua communiquent par rail avec le Pacifique, San José est par le chemin de fer en relations directes avec l'Atlantique. Aussi la capitale se ressent-elle de ce voisinage, et il semble que les idées, les coutumes de l'Occident aient pénétré plus vite ici, que partout ailleurs. C'est la note américaine qui domine. Des Espagnols, peu de "vestiges: plus de grilles aux fenêtres, plus de rues étroites et de pavés inabordables. Les maisons sont bâties à l'européenne: en briques rouges, et à un étage. Les fenêtres sont à châssis, elles s'abaissent et se lèvent, Comme celles de Londres. La ville est de fondation récente : l'ancienne capitale Carthago est restée une ville espagnole. Ici les rues sont très bien entretenues, et les voitures peuvent nous conduire sans secousse jusqu'aux portes de notre maison. Le trottoir étroit est construit en briques quadrillées.
        A Guatémala vous n'entendez parler que de la hausse ou de la baisse du café, mais vous n'apercevez jamais un sac circulant à travers la ville, car c'est fort loin de là que poussa ce produit. A San José, au contraire, c'est sur le plateau où est bâtie la capitale, que l'on cultive, prépare et expédie cet article de première nécessité, dans le monde entier.
  
AU-DESSOUS DE CARTHAGO, LA VOIE DEVIENT
EXTRÊMEMENT PITTORESQUE


        Quand on nous parle de San José de Costa-Rica on nous dit : « C'est une ville européenne ; elle possède même des tramways électriques. » Les tramways se réduisent à une seule ligne, mais il est juste d'ajouter que bien qu'unique, elle est la plus grande distraction du pays.
        Il n'y avait aucune nécessité d'établir un pareil système de communication, car la superficie de la capitale est peu étendue: néanmoins, avec les habitudes de paresse qui règnent ici, c'est une affaire d'or. Le tramway traverse la ville d'un bout à l'autre, presque en ligne droite. Dans chaque « car » ou voiture, les directeurs, gens avisés, ont fait placer une profusion de becs électriques, et le soir, les négresses et mulâtresses et même toutes les élégantes du pays montent dans le train pour se faire admirer et se font conduire sans descendre, sur tout le parcours de la ligne.
        Le tramway passe, pareil à un météore, et les oisifs peuvent, du seuil de leurs demeures, voir défiler toutes les beautés de la ville : cela remplace presque les « five o'clock ».

C'EST SUR LE PLATEAU MÊME DE SAN JOSÉ QU'ON CULTIVE LE CAFÉ

L'INTENSITÉ DE LA VÉGÉTATION DANS UNE PLANTATION DE BANANIERS
       
        « Ma chère, descendez donc pour vous choisir un chapeau. » Je me retourne. C'est une négresse qui, dans le plus pur anglais, s'adresse à une compatriote, et les voilà se dirigeant vers une vitrine brillamment éclairée. Les étalages, ici, sont fort bien aménagés, les nouveautés de Paris ne manquent .point. Toute la nuit, les vitrines restent éclairées, bien que les magasins soient fermés: éclairage délicieux pour le noctambule.
        Si les rues de la capitale sont étroites, elles sont, par compensation, assez animées. Tandis qu'à Guatémala, après neuf heures du soir, on se croirait dans une cité morte, ici on aperçoit des groupes à chaque coin de rue jusqu'à une heure avancée de la nuit. Les femmes sortent plus rarement. Pour se promener dans la journée, les habitants de San José possèdent un petit parc central bien exigu et bien laid. Une musique militaire y donne des concerts tous les dimanches. Loin de ce parc central, mais moins animé, il en existe un autre aux proportions plus grandioses. Il domine la ville et c'est un plaisir que d'y passer quelques moments. Des allées couvertes d'arbres aux essences rares, de nombreux parterres émaillés de fleurs exotiques, des roses, même un petit pont en bois jeté au-dessus d'un lac, devraient attirer le promeneur. Mais cependant personne ne le fréquente, car il est à un quart d'heure de distance du centre, et un quart d'heure en Amérique Centrale, représente de longues heures chez nous.
        A l'extrémité nord de la capitale, s'étend une vaste plaine appelée « la Sabane », On y a construit un champ de courses dont les tournants sont si brusques qu'il ne se passe point de réunion sportive sans chutes de chevaux ni de jockeys. Fait intéressant pour les sportsmen: au Costa Rica, les chevaux qui passent le poteau, même sans cavalier, sont proclamés vainqueurs de la course.
        Si les habitants se soucient peu de posséder d'agréables promenades pour se reposer de leurs fatigues dans la journée, par contre ils tiennent beaucoup aux distractions du soir. C'est dans ce but que l'on a construit un superbe théâtre digne d'être placé à Paris ou dans toute grande capitale. On a mis des années à mener à bonne fin cette entreprise. Commencé, abandonné, puis repris, il a fini par coûter 2 millions et demi de piastres, 7 millions de francs, à l'État, et ce n'est qu'en créant un impôt sur les exportations du pays, que le Gouvernement est parvenu à le terminer.
        Le monument, vu de loin, rappelle notre Théâtre-Français, mais en proportions modestes. Les portes franchies, on se trouve devant une superbe antichambre supportée par de belles colonnes de marbre. A droite, une buvette pour les dames, à gauche, une autre pour les messieurs, toutes deux fort bien achalandées. Les buffets sont joliment travaillés, et le toit est couvert de belles fresques.
        Le parterre forme un vaste amphithéâtre; les sièges, disposés en fer à cheval, sont spacieux et confortables. Un large escalier en pierre mène au premier. Des loges sans séparations n'attendent que les spectateurs. Celle du Président se trouve placée au centre; une fresque peinte sur le toit de la loge représente la Justice tenant dans sa main un rameau d'or.
  
DE PUERTO LIMON, LES COMMUNICATIONS MARITIMES
SONT NOMBREUSES
        La pièce la plus belle de ce monument est le foyer. Deux escaliers en pierre y mènent. A peine entré dans la salle, on se trouve dans un superbe salon décoré de larges fenêtres. Un balcon magnifique permet aux spectateurs de prendre l'air. Enfin, de grandes glaces reflètent à l'en vi les boiseries et les cadres.
        Au plafond, de brillantes fresques représentent des Muses: celle de la danse, placée au centre; à droite, celle de la poésie : à gauche, celle de la tragédie. Les peintures, finement dessinées, sont l'œuvre d'un artiste italien.
        De petits salons annexes forment de charmants « retiro » où la galanterie trouve son compte, m'a-t-on assuré. S'il y avait un reproche sérieux à faire à cette salle de spectacle, ce serait l'abus du clinquant et de la dorure.

LE CHEMIN DE FER REMPLACERA LA ROUTE PEU PRATICABLE
        Il ne manque qu'une chose à ce théâtre : ce sont des comédiens. Depuis trois ans, on n'ouvre les portes que le jour de l'accession du Président au pouvoir. Le trésor est vide, et nulle compagnie ne se soucie de venir jouer un répertoire en vogue, si loin de l'Europe. Aussi l'on se demande parfois avec tristesse si l'utilité d'un pareil monument, était incontestable; nous craignons 'bien qu'il soit disproportionné avec les besoins du pays.
        On rencontre encore dans la ville des écoles nombreuses, des maisons de correction bâties sur nos derniers plans, - d'ailleurs trop spacieuses pour un pays composé d'une population douce et tranquille. On a également élevé des abattoirs où il ne manque que de l'eau pour devenir des modèles dans ce genre de constructions.
        Quand on a parcouru San José de tous côtés, quand on s'est perdu dans ses parcs si fleuris, qu'on a rêvé au milieu des riants ombrages et admiré ses montagnes toujours vertes, on garde l'impression d'un nid de verdure entrevu par une journée de printemps. Ce n'est ni le tableau d'une Amérique tropicale, ni la vision d'une Andalousie brûlante qu'évoque cette petite capitale, mais bien le souvenir de Lucerne sans son lac bleu, ou da Nice sans la Méditerranée.
        Nous reprenons la route de l'Atlantique : la gare du départ est très animée. De tous côtés se croisent des trains. Le nôtre est formé de wagons Pulmann très confortables. Un coup de sifflet, et à l'heure exacte le départ a lieu. La ville disparait vite à l'horizon, et le train s'enfuit vers Carthago, l'ancienne capitale. Le chemin est une longue suite de montées, et bientôt nous arrivons sur le faîte de la montagne qui est la ligne de partage des eaux.
        Carthago est une petite ville tout empreinte du cachet espagnol, avec sa place, ses arcades et son marché castillan. Ancienne capitale, grâce à sa position géographique, sa prospérité, depuis que San José l'a supplantée, a subi un arrêt qui semble devoir durer quelque temps encore. Mais la capitale découronnée est du moins la métropole du Costa-Rica. Presque toutes les familles dirigeantes du pays en sont issues. Elle boude sa rivale, la cité parvenue de San José; ses habitants sont plus défiants et plus casaniers, moins actifs aussi. Toutefois le chemin de fer qui la met en communication directe avec Puerto Limon ne peut manquer de transformer l'ancienne ville, admirablement située pour le commerce, tout près du seuil de partage entre les deux océans.
        A partir de ce point, la route devient extrêmement pittoresque. Le chemin descend insensiblement, mais en traversant des ponts qui surplombent des précipices. On côtoie la montagne et, en passant le bras par la portière, on peut en toucher les parois. Cette route est constamment entretenue, car les éboulements sont fréquents. Des sources d'eau chaude jaillissent parfois: c'est ainsi qu'on a créé un établissement thermal à Agua Caliente. Il est peu fréquenté, mais mériterait de l'être davantage.
        Le chemin de fer avoisine le roc énorme qui barre la route. La témérité des ingénieurs qui ont créé cette voie est merveilleuse. Tout en haut, un mur immense, une voie étroite où circule le train, puis au-dessous du remblai la montagne, qui dévale encore. Il suffit qu'un roc se détache de la montagne, pour que le train soit écrasé, pareil à une fourmi. Dans certains passages, on aperçoit des centaines de noirs, qui des lances à la main, détachent d'énormes blocs de terre pour élargir la voie. Quand on traverse ces passages, on se sent vraiment angoissé.
        Après une route très accidentée, on arrive dans la plaine. A la fraîcheur succède la moiteur des pays tropicaux. Les moustiques et les nègres envahissent les wagons. « Ma chère, passez-moi votre éventail », et c'est une belle négresse qui adresse, toujours dans le pur anglais, cette demande à sa voisine, tout aussi noire qu'elle¬-même. C'est de la Jamaïque et des Antilles anglaises que viennent tous ces travailleurs noirs. Une compagnie américaine les engage pour deux ans, les emmène sur ses propres bateaux, et les entretient dans les plantations de bananes; puis, le contrat terminé, ils sont transportés de nouveau dans leur pays. En général, ces nègres, les plus intelligents et les plus travailleurs de ceux vivant en Amérique, réussissent à amasser un petit pécule.
        D'autres nourrissent leur famille; et c'est avec leur perroquet, leur femme, qu'ils s'en retournent au pays après deux années de labeur. Leur seul défaut est d'empoisonner les wagons de leur odeur, Les négresses sont revêtues des costumes aux couleurs les plus vives et aux tissus les plus légers.
        La ligne entre tout à fait dans la plaine et l'on aperçoit des deux côtés de la voie des plantations en friche. Dans ces régions boisées où toutes les essences se rencontrent, s'entremêlent, le planteur n'a qu'une ressource: celle de mettre le feu. Après, il plante le maïs, le manioc; mais c'est surtout la culture de la banane qui demande le moins de soins et qui donne les plus grands profits ...
        Une rivière porte son nom : Rio Banano.
        Nous sommes en pleine terre chaude: les caïmans et les oiseaux-mouches foisonnent dans les vallées; le singe, le serpent, le moustique et souvent la fièvre jaune attendent le voyageur.
        La ville terminus du chemin de fer est Puerto Limon. C'est un quadrilatère construit tout en bois: aussi un incendie l'a-t-il consumée en entier il ya deux ou trois ans. La chaleur y est intense d'un bout de l'année à l'autre. Malgré les avantages de son port, elle ne pouvait s'élever qu'après la construction de voies d'accès au plateau. Grâce au chemin de fer, Limon est devenue soudain l'égale de Punta Arenas pour l'importance commerciale; et non seulement elle exporte les cafés du plateau, mais encore les nouvelles plantations qui se sont fondées dans le voisinage lui envoient d'énormes quantités de bananes pour le marché des États-Unis.
        Le bateau qui doit nous emporter siffle une dernière fois, et peu à peu disparaissent les derniers vestiges de cette jolie terre d'Amérique.
  
SAN JOSÉ. L'ÉLÉGANT FOYER DU THÉÂTRE NATIONAL
        Avant de la quitter, je voudrais encore, en quelques lignes, montrer avec quelle faveur- les étrangers sont accueillis à San José. Les étrangers jouent d'ailleurs un rôle prépondérant au Costa¬-Rica comme dans toute l'Amérique Centrale; mais ici le Gouvernement les traite avec sympathie, comme un ressort qui donne une impulsion au pays et non comme un danger pour la République. Ils sont fort nombreux. D'Espagne sont venus des émigrants de Bilbao et de Barcelone, race travailleuse et énergique, premiers pionniers de la colonisation. Ce sont eux qui, au début de la conquête, ont fait souche de la race actuelle. Arrivés beaucoup plus tard, mais très nombreux, sont les Allemands. Ils forment une colonie unie, tranquille et laborieuse. Ils s'unissent volontiers aux natifs du pays, de telle sorte que le jour n'est pas éloigné où ils se fondront au reste de la population. Enfin, nous sommes heureux de constater que si les Français sont moins nombreux, ils forment cependant; par les capitaux qu'ils possèdent, une force importante. Le plus grand exportateur de cafés est originaire de Bordeaux; un autre Français est le représentant d'une banque qui prêta plusieurs millions pour des entreprises dans le pays. Enna les Américains jouent aussi un rôle commercial important dans la région.























  LES TRAVAUX D'ART DE LA LIGNE DU PACIFIQUE : 
DEUX PONTS MÉ
TALLIQUES SUR LE RIO GRANDE

Ce sont eux qui ont créé les premiers chemins de fer, et qui entretiennent les compagnies de bateaux en communication directe avec New York. Un des leurs a monopolisé le commerce des bananes en achetant des milliers de kilomètres de plantations.
        Toutes ces colonies étrangères vivent en excellents termes entre elles et en rapports très cordiaux avec le Gouvernement du Costa-Rica. Ici, comme au Guatémala, et comme, du reste, du Mexique au cap Horn, le Gouvernement, c'est le Président de la République M.Iglesias, le président actuel, a été réélu pour la troisième fois. Ce n'est d'ailleurs pas un inconnu pour les Parisiens. Il est venu dans notre capitale il y a deux ans, et y a passé plusieurs mois. C'est un travailleur acharné. Comme Napoléon, il a placé sa nombreuse famille dans les fonctions de l'État. Le palais de la Présidence est une maison fort simple qui ne se distingue des autres ni par sa structure ni par l'importance du bâtiment. Ici n'existe pas le faste du Guatémala, et pour pénétrer jusqu'au Président, la route n'est point hérissée de difficultés.
        Dans le cabinet de travail de M. Iglesias on voit accrochée au mur une toile représentant les Dernières Cartouches, d'Alphonse de Neuville.
        Les révolutions au Costa-Rica sont rares et elles ne révêtent point ce caractère odieux qui, dans les autres républiques hispano-américaines, en rend le souvenir si long à effacer. Ici, point de fusillades générales ni de prisons perpétuelles. On exile simplement les têtes les plus chaudes.         Depuis plus de vingt ans on n'a point de souvenance de guerre civile. Un vent de paix et de travail souffle sur ce petit pays. Aussi les progrès matériels du Costa-Rica sont constants et réguliers. On peut en juger par l'accroissement de la population qui, de 80000 habitants en 1844, s'est élevée à 120500 en 1864, à plus de 182000 en 1883; le dernier recensement, qui remonte il 1892, accuse. 243 200 habitants.
        Depuis le milieu du siècle dernier, le commerce a quintuplé; actuellement il oscille, suivant les années de 45 à 50 millions. La Grande-Bretagne, les Etats-Unis, la France, l'Allemagne, tel est l'ordre des diverses nations avec lesquelles le Costa-Rica fait des échanges.
        La police, excellente, est une juste garantie de la liberté. Quant à l'armée, elle est un modèle Inconnu dans les autres parties de l'Amérique Centrale. Le soldat n'est plus un déguenillé, mais lin homme bien vêtu, agile, instruit. C'est un plaisir et une leçon de voir l'CR hommes .manœuvrer dans les places publiques. Deux mille hommes forment le noyau de l'armée, mais tous les habitants font un service de deux mois.
        L'instruction n'est pas non plus en retard. Non seulement San José possède des écoles de garçons, mais il en existe aussi pour les filles. D'ailleurs, si l'on juge de la profusion des journaux pour l'avancement des idées, sachez qu'il s'en 'publie dix par jour, seulement dans la capitale du pays. Les câbles apportent chaque matin des nouvelles d'Amérique et d'Europe.
        Il suffit de jeter un coup d'œil aux vitrines des libraires, pour s'apercevoir que les derniers romans de nos boulevards franchissent sans retard l'Atlantique pour être lus au Costa-Rica.
        Des communications faciles et rapides mettent d'ailleurs ce petit pays en relations avec l'Europe et l'Amérique. De Puerto Limon part tous les quinze jours un bateau de la Compagnie Transatlantique pour Panama, les Antilles et Saint-Nazaire. Une compagnie anglaise, la Royal Mail et une italienne, la Compagnie Rubattino ont établi un service régulier, la première entre Liverpool et San José, la seconde entre Naples, Gênes et le Costa-Rica.
        Des États-Unis, deux fois par semaine, arrivent les courriers de New York et de la Nouvelle-Orléans.
Enfin, sur la côte du Pacifique, tous les bateaux qui remontent de l'Amérique du Sud vers San-Francisco, et qui descendent de ce port vers le Pérou et le Chili, font escale à Punta Arenas.
        Si les communications du dehors assurent au Costa-Rica des relations faciles avec l'étranger, à l'intérieur son chemin de fer avec le Pacifique, qui circule deux fois par jour, offre un facile débouché à ses produits. Bientôt cette ligne deviendra transcontinentale, et nombreux seront les voyageurs qui préféreront prendre ce chemin sain ct pittoresque, au lieu d'affronter la fièvre jaune en permanence à Panama.
        Enfin si, dans un avenir prochain, les Américains, qui nous ont fait assister à tant de prodigieux projets exécutés par eux, mènent à bien l'œuvre du Canal de Panama, commencée par nous, un nouvel essor sera donné à toute l'Amérique Centrale, et des cinq petites républiques c'est le Costa-Rica, en tête par l'avancement de ses idées et par ses progrès matériels, qui sera le premier aussi à profiter de cette nouvelle vie donnée à ces riches contrées, - si ignorées de nous autres Français.

                                                                                                                                                SAILLARD


LE PARC CENTRAL DE SAN JOSÉ
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Mise à jour : avril 2012
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