Histoire du Tennis
(Traduction d’après « Historia del tenis » par Javier Merino)

            Le tennis, le présumé « sport blanc », bien que maintenant l’on s’habille de couleur, est un sport qui attire des millions d’adeptes et de téléspectateurs dans le monde entier. Il a une histoire bien plus ancienne que l’on ne peut le penser.
            Les débuts du tennis qu’on connaît aujourd’hui, remontent au début du siècle passé, quand un officier anglais en poste aux Indes, instaura un sport de compétence en terme de passe-temps, qui se pratiquait uniquement dans les résidences secondaires à la campagne et qui était réservé à l’élite britannique.
            Le major Walter Clopton Winglied, nom de cet officier, était très attaché aux règles du jeu de son invention, la plupart de ses règles existent toujours. En revanche, le nom qu’il lui a donné, le « Sphiristike », n’a pas été accepté par les flegmatiques Anglais. Cet officier, plutôt rigide, dut transiger et changer le nom du sport par « lawn tennis », qui ensuite devint simplement « tennis ».
            Si les Anglais peuvent revendiquer la paternité du tennis moderne, de nombreux autres pays se disputent l’honneur d’avoir été les prédécesseurs de ce sport au cours de ces 4500 ans d’histoire.
            En effet, le tennis ou du moins des versions proches de ce sport, se pratiquait déjà à l’époque de l’Egypte Ancienne. Lors d’une fouille récente, dans la tombe du Pharaon Khnoum Hotep, qui régna en 2500 avant JC, ont été découvertes des représentations figurant des personnages avec des « battes » de bois et des balles en cuir. Plus tard, les Grecs et les Romains pratiquèrent un jeu similaire qui évolua et prit différents noms : "Fainida" pour le philosophe Sénèque, natif de Cordoue, "Rahat" pour les Arabes, "tennez" pour les Français et « Teez » - un mot qui apparaît notamment dans l’œuvre Henri IV de William Shakespeare - pour les Anglais.
            Au Moyen-âge, saltimbanques, jongleurs et troubadours délaissèrent leurs dagues, luths et vièles au profit de battes primitives et de balles pour s’affronter lors de leur temps libre dans des duels sportifs passionnés sous les regards étonnés des habitants des cités et villages qu’ils traversaient.
Le public prit goût à ce nouveau sport et très vite sa popularité se propagea.
            Mais, le bonheur ne dure qu’un temps et bientôt les hommes de pouvoir s’emparèrent du divertissement du peuple et l’emmenèrent dans leurs palais.
            Maria del Pilar Carrizosa, qui fit une étude sur ce thème, dit que « sur les places des imposants châteaux et dans les monastères austères du Moyen-âge, rois et nobles se divertissaient en pratiquant un jeu étrange qui allait devenir, des siècles après, l’un des sports les plus en vogue au monde ».
            Bien entendu, les monarques, les princes et les seigneurs féodaux dépassèrent les limites : non seulement ils s’approprièrent le divertissement des pauvres, et le rebaptisèrent « Poumme », mais aussi ils transformèrent un jeu populaire en un sport élitiste qui ne pouvait être pratiqué que par la noblesse, et qui fut interdit - sous peine de mort ! – à tous ceux qui n’étaient pas de sang bleu.
            Pendant ce temps, en Amérique il existait déjà une version d’un tennis primitif, "tlachli" pour les Toltèques, "chaza" pour les descendants des Incas au Sud de la Colombie et au Nord de l’Equateur.
            C’est ainsi que les joueurs de tennis contemporains peuvent choisir comme prédécesseurs de leur sport favori parmi les Egyptiens, les Grecs, les Romains, les Français, les Anglais, les Toltèques, les Incas, voire, avec un peu d’imagination, les hommes des cavernes…

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